Henri Colin (1860-1930) a créé un service pour les aliénés difficiles et dangereux à Villejuif en 1902. Il en assure la direction jusqu’en 1922.
Henri Colin est né à Paris le 22 septembre 1860 mais c'est en Angleterre, où son père avait trouvé refuge en 1871 pour des raisons politiques, qu'il fait ses humanités avant de pouvoir commencer ses études de médecine à Paris. Externe de Charcot, qui préfacera sa thèse sur l'État mental des hystériques (1890), il collabore avec Jean-Baptiste Charcot à la rédaction des Leçons du mardi avant d'être nommé à l'internat des Asiles de la Seine en 1887. C'est ensuite l'adjuvat et en 1894 la direction de l'asile d'aliénés criminels du Gaillon (Eure). Médecin-chef des Asiles de la Seine en 1901, il est en charge d'organiser à Villejuif un service pour les aliénés difficiles et dangereux. Il en assurera la direction jusqu'à sa nomination à la tête du service des admissions de Sainte-Anne, où il succède à Marcel Briand en 1922. Pendant la guerre il avait installé à Villejuif un service spécial destiné à recevoir des militaires atteints de troubles mentaux. Admis à la retraite en 1925, il meurt le 19 octobre 1930.
Le nom d'Henri Colin est resté attaché avant tout à ses travaux sur les aliénés criminels. Les deux volumes qu'avec son collègue d'internat Florentin Pactet, médecin à Villejuif lui aussi, il consacre aux Aliénés dans les prisons et aux Aliénés devant la justice ont été des classiques. Il fera une nouvelle mise au point de la question dans l'article du Traité de pathologie médicale de Sergent consacré aux "Aliénés délinquants et criminels" (1926). Citons encore l'important rapport sur Les asiles de sûreté adressé en 1910 au préfet de la Seine et le long article consacré en 1912 dans les Annales médico-psychologiques au "Quartier de sûreté de Villejuif" qui porte maintenant son nom.