Paul Guiraud (1882-1974), éminent psychiatre a exercé à Ville-Évrard, Villejuif, et Sainte-Anne. Il a consacré plusieurs de ses œuvres à l’étude du système nerveux et de l’activité psychique en incluant la neuropsychologie.
Fils unique de vignerons du Minervois, Guiraud naît le 4 août 1882 à Cessenon (Hérault). D'abord tenté par les Eaux et Forêts, il se dirige vers la médecine. Interne de Montpellier en 1904, élève de Ritti* à Charenton en 1907, il est reçu l'année suivante au médicat des Asiles. Après Tours, Toulouse (où se noue son amitié avec Maurice Dide*) et Saint-Dizier, il arrive en 1923 dans la Seine : Ville-Évrard, Villejuif, Sainte-Anne enfin en 1933, où il reste jusqu'à sa retraite en 1952. Il décède, à Paris, le 21 avril 1974, dans sa quatre-vingt-douzième année.
Le problème des relations entre cerveau et vie psychique domine une œuvre de plus de cent soixante-dix titres, dont une centaine ont été publiés dans les Annales médico-psychologiques. On peut les classer en trois catégories : les études cliniques, les études anatomo-pathologiques, les études de psycho-physiologie générale. Comme beaucoup d'aliénistes de sa génération, Guiraud a été marqué par les séquelles neuropsychiatriques de l'épidémie d'encéphalite léthargique qui a sévi de 1917 à 1920 et dont le neurologue viennois Constantin von Economo a le premier décrit les lésions sous-corticales caractéristiques. Aussi dans la Psychiatrie du médecin-praticien (1922) insiste-t-il avec Dide sur le dynamisme de la vie instinctive, cette "thymhormie" dont il fixe le point de départ dans les structures de la base du cerveau. Si la Psychiatrie clinique parue en 1956 est une reprise très descriptive du"Dide et Guiraud" de 1922, la Psychiatrie générale (1950) représente la démonstration de ses conceptions neurobiologiques axées, pour reprendre la formule d'Henry Ey, "par l'idée en quelque sorte obsédante : le monisme psycho-biologique", fruit de son expérience, de ses observations et de ses recherches de laboratoire.
Au moment de son décès, Guiraud se consacrait à la rédaction d'un ouvrage de synthèse, Système nerveux et activité psychique, dans lequel il revenait sur la notion neuropsychologique d'éprouvé psychique global, une des clés de voûte de sa réflexion.