L’Unité pour Malades Difficiles (UMD) Henri Colin fait partie des dix structures dédiées, en France, aux patients relevant de soins psychiatriques sans consentement, sous la forme d’une hospitalisation complète en SDRE, et « dont l’état de santé requiert la mise en œuvre, sur proposition médicale et dans un but thérapeutique, de protocoles de soins intensifs et de mesures de sécurité particulières ».
Modalités d’admission :
Il existe trois modalités d’admission en UMD :
- à la demande d’un service de psychiatrie de secteur ;
- après une déclaration d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental au titre du 1er alinéa de l’article 122-1 du Code pénal ;
- par application de l’article D398 du Code de procédure pénale.
Modalités de sortie :
La Commission du Suivi Médical est l’instance médicale et collective décisionnaire quant au devenir des patients hospitalisés en UMD. Elle étudie régulièrement la situation de chacun mais peut également être saisie à tout moment par le patient, son entourage ou les psychiatres qui le prennent en charge ; elle peut aussi se saisir elle-même. La Commission du Suivi Médical peut prononcer deux modalités de sortie :
- poursuite des soins sans consentement (soit dans l’établissement de santé où le patient se trouvait lors de la décision d’admission en UMD, soit dans un autre établissement de santé mentionné à l’article L 3222-1 du Code de la santé publique) ;
- levée de la mesure de soins sans consentement.
Structures :
L’UMD Henri Colin est composée de quatre pavillons d’hospitalisation situés au sein d’une enceinte sécurisée, trois pour les hommes et un pour les femmes. Pour les hommes, il existe un parcours de soins séquentiel inter pavillonnaire : prise en charge au pavillon entrants (pavillon 38), puis au pavillon intermédiaire (pavillon 37) et, enfin, au pavillon de préparation à la sortie (pavillon 35). A l’heure actuelle, les femmes sont hospitalisées durant la totalité de leur séjour au pavillon 36 où une séquentialité intra pavillonnaire est mise en place. Un projet de mixité sur le pavillon 35 est en cours d’élaboration, et ce afin de préparer davantage le retour des patient(e)s sur un service de secteur.
A ces unités d’hospitalisation s’ajoute une unité fonctionnelle d’activités transversales (ergothérapie, psychomotricité, groupes thérapeutiques de remédiation cognitive et de gestion des émotions, atelier écriture et théâtre) qui complète de façon dynamique et créative le dispositif de prise en charge des patients hospitalisés à l’UMD. Si les activités groupales sont largement privilégiées, des prises en charge individuelles en psychomotricité sont également proposées.
Prise en charge :
La prise en charge des patients repose sur les principes de soins intensifs et de séquentialité dans un cadre institutionnel contenant et structurant. Elle est individualisée et adaptée en fonction de l’évolution du patient dans son parcours de soin (gestion de la crise, création d’une alliance thérapeutique et de liens relationnels, développement de stratégies alternatives à la violence, restauration d’un « appareil à penser », élaboration autour des troubles du comportement et des passages à l’acte, prise de conscience des troubles et de la nécessité de soins, sociabilisation, autonomisation…). La densité des soins proposés repose sur une large pluridisciplinarité (psychiatres, médecins généralistes, infirmiers, aides-soignants, psychologues, ergothérapeutes, psychomotriciens…) et sur une temporalité de plusieurs mois. La diversité des prises en charge et l’implication des équipes soignantes permettent au quotidien de répondre aux besoins des patients hospitalisés et de fournir des prestations de qualité.
Un travail de lien avec les services adresseurs et les familles est favorisé. Dans ce sens, un groupe de soutien aux familles est ouvert, depuis 2003, aux proches des patients hospitalisés : il leur permet d’échanger entre eux mais aussi avec les professionnels de santé de l’UMD.
Une équipe pluridisciplinaire mobile favorise un travail de liaison en amont de l’UMD auprès de structures extérieures d’Ile-de-France, mais également en aval.